Ce blog est basé sur les ouvrages de René Descombes. Il comprend quelques parties adaptées des livres et d’autres informations inédites (Constante linéaire magique, carrés magiques associés, carré de Durer, œuvres d’art, jeux de grille) que l’auteur n’a pas pu faire figurer dans les livres…
René Descombes (1924), Ingénieur des Travaux Publics, a occupé différents postes et a assumé diverses fonctions d’études techniques et de direction de travaux en Alsace. Parallèlement, ses recherches en histoire des techniques intéressent les transports fluviaux, les voies navigables, les moulins hydrauliques, les manutentions portuaires et les mathématiques, dont les « récréations mathématiques ». Plusieurs ouvrages et une centaine d’articles dans diverses revues, jalonnent ses recherches dans des domaines variés.
Tangente : Comment est née et s’est développée cette passion pour des questions mathématiques ?
RD : Je crois avoir été confronté aux chiffres dès mon plus jeune âge. Mon père était expert-géomètre.
Il a travaillé un certain temps dans une exploitation forestière, où il était en particulier chargé du cubage des bois. J’ai longtemps conservé un petit Traité du cubage des bois. J’ai sans doute été impressionné par ces colonnes interminables de chiffres et de nombres.
Plus tard, vers ma quinzième année, j’ai découvert dans la bibliothèque de mon collège l’ouvrage de Gaston Boucheny (Curiosités et récréations Mathématiques, Librairie Larousse, 1939). J’ai été fasciné par les développements de cet ouvrage. Je me souviens avoir particulièrement étudié les quelques pages consacrées aux carrés magiques, en fin d’ouvrage.
J’étais fort étonné que l’on puisse construire des milliers, des millions de carrés magiques différents, à l’infini ! J’avais fait de multiples essais dans mes brouillons. Au cours de mes études, j’ai délaissé les récréations mathématiques, mais mon intérêt pour les chiffres a perduré, et ne s’est pas estompé au cours de ma vie professionnelle.
Ce n’est que la retraite venue, en 1987, que j’ai repris goût aux récréations mathématiques, et en particulier aux carrés magiques. Je ne saurais trop l’expliquer. J’avais sans doute besoin d’occuper ces premières années de liberté et de temps retrouvé.
L’ouvrage de Lucien Gérardin (Les carrés magiques – Mystérieuse harmonie des nombres, Dangles) sorti en 1986, a sans doute été mon livre de chevet pendant ces années-là. J’ai vraiment été passionné par ce sujet, dont l’origine remonte à la nuit des temps. Mes amis se sont un peu moqués de moi au sujet de cette passion, qui leur semblait incongrue et sans aucun lien avec le réel.