Site de 135 ha niché au cœur de Bourges, les marais de l’Yèvre et de la Voiselle sont composés de plus de 1500 parcelles, allant de quelques dizaines de mètres carrés à plus de 6000 mètres carrés.
Les Marais sont répartis en deux grandes zones : les Marais « du haut » et ceux « du bas ». Les premiers ne sont accessibles qu’en barque, en parcourant un immense réseau de rivières, fossés et coulants. Les autres sont accessibles principalement à pied,au travers d’un dédale de chemins dont la plupart sont privés.
L’usage des Marais a évolué au cours des siècles. Jusqu’au Moyen-Age, c’était une zone marécageuse. complètement délaissée de la population et servant de limite défensive à la cité. Au fil du temps et du développement de la Ville, les terres ont été asséchées, grâce à la construction d’un réseau de moulins. Cela a permis d’aménager un immense réseau de parcelles sur lesquelles des maraîchers ont entrepris la culture de légumes et de fleurs. A partir du milieu du XXeme siècle, l’activité professionnelle a commencé à décliner.
Aujourd’hui. la plupart des parcelles sont entretenues par des maraîchers amateurs dont la production est destinée à leur propre usage. On note cependant depuis quelques années le retour de quelques maraîchers professionnels qui vendent leurs légumes et petits fruits à quelques restaurateurs et sur les marchés locaux. De plus en plus de parcelles voient leur usage se transformer et des zones de pelouse et d’agréments apparaître. C’est une nouvelle évolution dans l’usage des Marais.
L’Association des Maraîchers de Bourges propose diverses activités comme des trocs de plantes, brocante, journées d’arrachage de jussie, sensibilisation à l’écologie, services d’affutage, achats groupés…
Dans les marais, on découvre une faune importante, avec bien entendu les oiseaux, comme le martin-pêcheur, le grèbe castagneux, la poule d’eau, des canards col verts…. Des rats musqués ou les ragondins ont tendance à creuser et détruire les berges.
La régulation du niveau de l’eau est assurée par un système de vannes, notamment par un important dispositif sur l’Yèvre au niveau du quai des maraîchers.
Bien sur, comme sur tous les cours d’eau, des moulins ont été construits. Aujourd’hui cependant, la quasi-totalité des moulins a disparu. Le moulin de Voiselle, à l’ouest des marais, reste mieux conservé avec le bief, les pelles, la roue et la meule à l’intérieur ; il sert actuellement de petite salle de spectacle. Le moulin de la Chappe à Bourges, situé en dehors des marais, sur la rivière l’Auron, au début du canal de Berry, est encore en activité.
Reconnus pour leur qualité paysagère, le cœur des Marais de l’Yèvre et de la Voiselle ont été classés en 2003 sur la liste des Monuments Naturels et des Sites. Cela implique des règles de construction et d’entretien exigeantes pour les propriétaires, afin de garantir la beauté et la singularité de ce site.
On remarquera une grande similitude avec Les hortillonnages d’Amiens, qui sont également un espace de centaines d’hectares d’anciens marais situés à l’est de la ville d’Amiens, aménagés depuis le Moyen Âge pour la culture maraîchère.